Une vaste pièce aux murs décrépis. Long plan serré d’un visage d’homme, la cinquantaine : "ils m’ont mis de côté. Ils l’ont tuée. Comme ça". Ainsi raconte-t-il l’assassinat de sa mère lorsqu’il avait neuf ans. Depuis, quand il est triste, il fredonne des opéras entiers. Une fois son récit achevé, l’homme se lève et quitte le cadre. Dans une autre pièce délabrée, les trémolos d’un ténor italien emplissent l’espace. À côté du gramophone, un vieil homme bat la mesure de sa main. Les liens qui unissent des deux personnages nous apparaissent peu à peu, sans pour autant basculer dans l’explicite.