extrait du film Arguments de Olivier Zabat

Passagers du réel # 5

Du 30 septembre 2021 au 27 novembre 2021

du 25 au 27 novembre 2021

Cette année, pris dans le tourbillon pandémique qui nous a contraints à vivre entre quatre murs puis sous couvre-feu, nous avons ancré le travail de programmation du festival sur une interrogation de fond : «OÙ SONT LES MURS ?»
Devant les confinements de tous ordres, face aux logiques prégnantes de l’arbitraire et du normatif, le cinéma s’autorise cette question, ouvre des brèches, fait tomber des représentations, laisse percer la lumière à l’endroit du clos et de l’obscur. Dans sa forme documentaire, il nous invite à changer de paradigme, en devenant nous-mêmes ce que Jean-Louis Comolli appelle «des spectateurs impliqués», capables d’éprouver, en profondeur, une véritable «modification du regard».
Pour favoriser une telle expérience, nous vous proposons deux rendez-vous successifs : novembre 2021 et mars 2022, avec en perspective le sujet des frontières. Nous partons de documentaires qui racontent, grâce à la parole des personnes filmées, un enfermement, mais proposent aussi un espace de liberté, qu’ils exposent (ARGUMENTS, d’Olivier Zabat), ou qu’ils suscitent (DE JOUR COMME DE NUIT de Renaud Victor ou LA LIBERTÉ de Guillaume Massart). Le temps passé en présence de l’autre se transforme en rencontre : l’univers carcéral reconsidère son espace, le monde psychique, ses coordonnées, les frontières, leur tracé. La carte si vite établie des pouvoirs punitifs et coercitifs, que révèlent les régressions contemporaines de la prison et de la psychiatrie, est ici agrandie par le regard de réalisateurs qui abordent
sobrement le réel, et restaurent sous nos yeux les proportions insoupçonnées
du territoire humain, encore à explorer.
En guise de passeport pour cette exploration en deux saisons, laissons résonner le témoignage du prisonnier turc Ahmet Altan (libéré le 14 avril dernier), pour lequel la question «Où sont les murs ?» – de la cellule où il écrit – ouvre mille et une portes :  «Vu de l’extérieur, j’étais un vieil Ahmet Hüsrev Altan aux cheveux blancs, allongé par terre dans une cage sans air et sans lumière, fermée par des barreaux en fer. Mais cela, c’était la réalité de mes geôliers.
La mienne était tout autre.»

 

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