Femmes : Regards singuliers, voix plurielles

Ce cycle n’est pas tout à fait « nouveau ». Il s’inscrit dans la continuité des engagements qui animent les programmations d’Heure Exquise ! : la liberté de créer, la lutte pour les droits civiques, les droits LGBTQ+, l’affirmation des voix dissidentes.
Cette saison, nous vous invitons à tourner votre regard vers des femmes qui, chacune à leur manière, ont pris la parole et déplacé les lignes.

Actrices, militantes, artistes, musiciennes… anonymes ou célèbres : elles ont toutes en commun cette force de dire, de faire, de créer.
Faire une sélection a été un vrai défi tant les voix à écouter sont nombreuses, puissantes et nécessaires.

Ce cycle est donc une proposition sincère, modeste et passionnée : une mosaïque de documentaires singuliers, pour célébrer ces voix plurielles qui éclairent notre société.

De Béatrice Dalle, filmée avec une intensité brute dans La Passion selon Béatrice, à Maria Schneider, réhabilitée par le geste délicat d’Élisabeth Subrin (Maria Schneider 1983) ; Romy Schneider, muse idéale de Clouzot dans L'Enfer ; ou ce Portrait d'une buveuse de la cinéaste, reine de l'underground Ulrike Ottinger... Ces films composent un kaléidoscope de luttes, de rêves, de prises de parole.

Certaines montent sur scène : Sinéad O’Connor, voix trop sincère pour une époque qui préfère les icônes muettes (Nothing Compares) ; Peaches, électron libre et féministe dans Teaches of Peaches ; les pionnières grunge de L7 dans Pretend We’re Dead ; Debbie Harry, magnétique et insaisissable dans Atomic Blondie  et Germaine Acogny, pionnière de la danse contemporaine africaine et figure engagée (Germaine Acogny : l'essence de la danse).

D’autres livrent des récits plus intimes, comme Delphine, bouleversante dans Les Prières de Delphine, où Rosine Mbakam filme avec pudeur les rêves brisés et les dominations subies. Ou Katya et Yulia, jeunes russes qui veulent juste Une vie ordinaire.
Nous aurons le plaisir de rencontrer Dominique Cabrera dont le cinéma intime, politique et poétique oscille entre le personnel et le collectif, entre l’histoire et le présent, entre la douceur et la lutte.

Et puis il y a Nan Goldin, photographe de la marge, activiste infatigable contre le lobby des opioïdes, dans Toute la beauté et le sang versé de Laura Poitras et Oksana Chatchko corps manifeste, dressé en slogans vivants dans I am FEMEN.

Ces films ne racontent pas des héroïnes parfaites. Ils tissent un patchwork sensible, traversé de doutes, de colère, de création, de blessures et de victoires.