D’abord, il y a le dessin: ce qui apparaît sur les esquisses de Pierre Jourde, ce n’est pas vraiment un écorché, ni une vanité… Peut-être un autoportrait? Grandeur nature, la silhouette se précise: un squelette, pas tout à fait décharné, debout, vivant, et que Pierre Jourde décalque maintenant sur du lino. Minutieusement, il y creuse ensuite des sillons, sculpte la plaque avant de l’encrer au rouleau: alors, tout en contrastes noirs et blancs, le squelette surgit sur la matrice. Pierre Jourde est graveur et, à travers ce film que cadencent le son de son crayon et la griffe de sa gouge, nous pénétrons son univers et le suivons à chaque étape de son travail, jusqu’à l’ultime impression : quand l’estampe enfin se dévoile

Ma mère restaurait les œuvres de monstres sacrés comme Picasso ou de Vinci. Rongée par le cancer, elle lui confie son regret, avoir mis de côté la création pour se mettre au service des œuvres des autres.
À la rencontre des femmes qui l’ont connue, restauratrices ou créatrices, disciples ou amies, se dresse le portrait d’une femme hors normes et d’une réflexion sur le sens de la création.