“Pour nous, ils ont tué une vie”. Gardien de la forêt du territoire Arariboia (Brésil), Marçal contemple le méfait : un arbre immense, vieux de plusieurs centaines d’années, fauché par une tronçonneuse et bientôt embarqué vers des horizons lointains. Pour Valdir, le bûcheron, l’abattage illégal sur une terre autochtone est pourtant la condition même de sa survie : “Si j’arrête, je mourrai de faim”. Une confrontation parfois très orageuse, dont les commanditaires sont loin, bénis par des autorités locales sous le prétexte d’assurer au pays “l’avenir d’une grande nation”. Mais au festin promis, c’est le vivant qui trinque : désormais, ravagée par les bulldozers, les poids lourds, les scieries et l’élevage intensif, la forêt d’Amazonie commence à produire plus de CO2 qu’elle n’en absorbe.