L’histoire des conserveries de poisson à Douarnenez racontées par les femmes qui y travaillèrent entre 1905 et 1989 : leurs luttes et leurs grèves aux côtés des marins face aux usiniers peu pressés de délier les cordons de la bourse. « J’ai commencé avant-hier. Ça sent mauvais et on reste beaucoup debout mais il y a de bonnes camarades et je crois que je m’habituerai. »

A Douarnenez, elles sont encore trois cents à travailler dans les trois dernières conserveries de poisson de la ville, qui en compta plus d'une vingtaine. Le travail effectué par les ouvrières est extérieurement rebutant : enveloppées de grands tabliers blancs, la tête couverte d'un bonnet, elles sont postées devant un tapis roulant couvert de poissons qu'elles étripent, grattent, étêtent, trient et nettoient à longueur de journée. Sur une chaîne, ce sont des sardines qu'elles déposent méthodiquement dans des boîtes de conserve, sur une autre des maquereaux dont elles lèvent les filets ou des thons dont elles émiettent la chair.
La réalisatrice Marie Hélia filme dans une de ces usines la routine des chaînes, la cadence et la précision des gestes. Elle va à la rencontre des ouvrières en dehors de l'usine, recueillant souvenirs et témoignages.