Du 8 octobre 2023 au 10 décembre 2023
Le dimanche à 17h, venez découvrir des films rares ou incontournables de l’histoire du cinéma documentaire.
JOCELYNE SAAB AU FRONT : LIBAN ET PALESTINE
Forte d’une indépendance qui la caractérise, tant du point de vue esthétique que politique, Jocelyne Saab décide dès 1975 de se soustraire aux contraintes du format du reportage pour inventer ses propres formes. C’est la guerre qui enflamme son pays qui l’amène à prendre sa caméra pour construire ses images; lorsqu’elle détourne son regard de la guerre des autres pour interroger ce qui était pour elle le «jardin de l’enfance», sa ville, Beyrouth, et son pays, le Liban, elle adopte un langage bien plus personnel et un discours de moins en moins militant, de plus en plus poétique. [...] Ainsi, en assumant la responsabilité de créer par le cinéma sa propre image du monde, Jocelyne Saab assume du même coup la responsabilité du cinéma lui-même face à la nécessité de constituer une histoire collective, qui s’écrit à travers cette relation complexe entre une cinéaste et sa culture. Ses premières images de jeunesse proposent un éclairage vif sur les réalités collectives qui abîment ce qui constitue pour elle son univers et sa culture; son engagement pour la cause palestinienne et les prises de positions arabes sur la question de l’occupation israélienne éveillent sa conscience identitaire. Mathilde Rouxel
Jocelyne Saab, pionnière du nouveau cinéma libanais, laisse derrière elle une œuvre immense, puissante et courageuse. L’Association Jocelyne Saab a entrepris une mission de restauration de ses films sous forme d’ateliers franco-libanais dans le but de pérenniser au Liban cette pratique essentielle pour le patrimoine national. Pour rendre compte de ce travail de restauration et en ne proposant qu’un aperçu de cette impressionnante filmographie, cette programmation associe la "trilogie de Beyrouth" à trois courts-métrages et montre l’engagement de la cinéaste pour la cause palestinienne.