Du 22 septembre 2022 au 12 janvier 2023
Jean-Louis Comolli est décédé le 19 mai dernier. En ayant pris soin de laisser une somme de films – trois fictions à ses débuts et plus d’une
cinquantaine de documentaires ensuite – et une dizaine d’ouvrages rassemblant sa pensée sur le cinéma (sans compter ceux sur le jazz, son
autre passion, et d’autres). Une pensée qu’il construisait au fil de nombreuses rencontres et dont nous avons été heureux de bénéficier au travers d’invitations régulières, sous forme de journées de rencontre, souvent en lien avec la filière cinéma de l’Université.
Citons le beau portrait qu’a fait de lui Sylvie Lindeperg tracé pour le catalogue des 40 ans des éditions Verdier qui ont publié la plupart de ses ouvrages :
« Écrire, filmer, lutter – non en alternance mais en simultané – dans une synergie féconde et persévérante… telle est la force singulière du travail de
Jean-Louis Comolli. Lieu d’expérimentation et de liberté, son oeuvre est aussi foisonnante que cohérente. Le cinéma de Comolli emprunte trois voies d’accès qui se recroisent en chemins de traverse : la place du politique, la présence spectrale de l’Histoire et l’exercice de la pensée qu’il filme au travail, incarnée dans des corps. […] Aux facettes de cette oeuvre essentielle, il faut ajouter le fil invisible qui les tient ensemble : l’homme Comolli, son art de vivre et d’aimer, sa délicatesse, son éblouissante générosité. Ils sont le secret de son intelligence sensible. »
Tout au long de cette nouvelle saison, nous reviendrons sur son parcours au fil de ses films et de citations extraites de ses ouvrages. Et pour commencer, nous avons voulu montrer avec l’aide de l’Ina deux films de la série Carnets de bal (1981-82) qui sans être invisibles ont été quelque peu oubliés.
- Portrait