Faire résonner des films les uns avec les autres, penser leurs liens, creuser une thématique grâce au cinéma : c'est le but des Escales de La Cinémathèque du documentaire proposées sur la plateforme de streaming spécialisée dans le documentaire Tënk.
Ces programmations, confiées généralement à des membres de notre réseau sont accompagnées d'un texte, qui guide et développe, qui permet un pas de côté, parce qu'il fait bon, parfois, se poser et penser !
KIFFE TA RACE : du 4 mars au 30 avril
Le podcast Kiffe ta race réalisé par Rokhaya Diallo et Grace Ly, est en charge de la programmation de l'Escale actuelle sur Tënk, soutenue par La Cinémathèque du documentaire. L'émission, créée en 2008, invite les auditeurs à se questionner sur le tabou du mot "race" et à assumer l'existence de nos identités plurielles.
7 films sont à retrouver dès aujourd'hui et jusqu'au 30 avril sur la plateforme :
- Les rivières de Mai Hua (France, 2019)
- Clichy pour l'exemple d'Alice Diop (France, 2006)
- Tours d'exil de Jenny Teng (France, 2009)
- Allée des Jasmins de Stéphane Ly-Cuong (France, 2018)
- Les oubliés de Cassis de Sonia Kichah (France, 2009)
- Identités voilées de Sonia Kichah (France, 2004)
- Paroles de nègres de Sylvaine Dampierre (France, 2020)
"Nous avons grandi les yeux rivés sur des films qui ont modelé notre horizon, forgé nos convictions personnelles et nourri notre regard sur notre monde. Dans le lot, nous avons hélas absorbé des représentations grossières, fausses ou réduites affectant notre perception de nous-mêmes. Depuis nos écrans, nous avons subi l’absence de visibilité juste, soit que les personnes auxquelles nous pouvions nous identifier étaient inexistantes ou présentées de manière infamante, ou que les histoires dont se réclamaient nos familles ne semblaient pas avoir droit de cité dans le déroulé du récit national. "Ne pas se voir signifie que vous n’existez pas" dit la sociologue des médias Marie-France Malonga. Car l’invisibilité interroge nécessairement la légitimité et, à terme, questionne l’estime de soi.
Au fil de nos vies nous avons ressenti le poids des images manquantes de l’histoire, de ces histoires de France qui sont les nôtres et qu’on ne raconte pas assez. Le vide criant et les blessures laissées béantes par les non-dits continuent de fracturer nos vies.
Pour nous en défaire, nous avons décidé d’être actrices de la conception des images qui narrent la multiplicité des perspectives. En choisissant l’aventure du documentaire et de la création vidéo, nous avons donné la parole à des personnes capables d’imposer leurs voix dans un contexte où elles ne sont pas nécessairement bienvenues."
Rokhaya Diallo & Grace Ly
Date de mise à jour :