Au milieu du film, une jeune fille nue sort de la douche et demande à sa mère,tout juste lavée, de lui apporter une serviette. Après un instant de réflexion, la maman retire sa propre serviette et la tend à sa fille, échangeant une nudité contre une autre. Deux corps, une serviette. Voilà une scène qui résume la beauté de Nosotras / Ellas (que l'on pourrait traduire par Nous au féminin / Elles) : une sororité incarnée dans les corps et dans les gestes.
À travers des caresses, des conversations, des conflits et des soins, Julia Pesce filme pendant un an ce qui relie les femmes de sa famille – ses grand-mères, ses tantes, ses sœurs, ses cousines – un cercle uni où les hommes sont tenus à distance. Filmant au plus près des corps, elle ne cherche pas à documenter mais plutôt à nous faire ressentir ces liens qui traversent ces trois générations de femmes.
C’est simple, c’est bouleversant.